Espérer le meilleur, vous préparer au pire

Gunter PAULI

Gunter Pauli est un industriel belge né en 1956 à Anvers (Belgique). Il est membre du comité exécutif du Club de Rome qui commanda le rapport Meadows de 1972.

Sur 44 rapports commandés depuis 1972, deux seulement sont positifs, dont celui concernant son économie bleue.

Les capacités oratoires de Gunter Pauli en font un conférencier très demandé et repris dans les médias, même si quelques personnalités comme l’agronome Stanislas de Larmina a fait remarquer le caractère approximatif ou le flou des projets mis en avant à l’appui de ses interventions.

Il est diplômé en économie de l’Université Loyola à Anvers (Belgique) en 1979 et titulaire d’un MBA de l’INSEAD (Fontainebleau) en 1986.

Sacré Docteur d’honneur à deux reprises, d’abord en design écologique par décret ministériel pour la création du premier Master en écoconception à l’École de design de la faculté d’architecture de l’École polytechnique de Turin en Italie (2005), en collaboration avec le professeur Luigi Bistagnino ; puis en gestion et développement économique pour la création du concept de « l’économie bleue », par la faculté d’administration et d’économie de l’Université de Pécs de Hongrie (2011).

Le Docteur Pauli est à l’origine du concept de l’économie bleue, inspiré des écosystèmes, qui se caractérise par un recyclage des déchets par une chaîne d’acteurs apportant à chaque fois une valeur ajoutée à ceux-ci. Ainsi les déchets des uns deviennent la matière première des suivants.

Il prend un certain nombre de positions très intéressantes et initie des projets révolutionnaires.

Nous produisons des aliments de moins en moins riches en valeur nutritive, et nos dépenses de santé explosent – 10 000 dollars par an pour un Américain moyen. Et si l’on inversait la tendance en subventionnant une agriculture permacole dont les produits sont nettement plus sains ?

Fabriquer des produits qui ne servent à rien, des gadgets en plastique, alors que les continents et les océans en meurt ?

Est-ce qu’on ne peut pas faire mieux que ça et concentrer la création de richesse sur des produits de qualité qui répondent à des besoins utiles, vitaux, épanouissants ? On peut assurer de meilleures conditions de vie aux humains, à la flore et à la faune juste en nous concentrant sur des besoins fondamentaux qui aujourd’hui ne sont plus couverts, et sur la production responsables de moins d’objets de meilleure qualité qui ne détruisent pas la nature mais la régénère.

Comme le dit Gunter Pauli : « On adore les pandas, mais on devrait plutôt s’inspirer des cafards. Ils sont résiliants, inventifs, ils ne mangent pas que des pousses de bambou, mais s’adaptent à tout type d’environnement, de nourriture et en tirent le meilleur parti.

A-t-on vraiment besoin de boire le même soda de Pékin à Buenos Aires alors que la nature fournit une variété de plantes qui répondent à nos besoins en tenant compte du climat et des saisons ?

Le biodégradable, c’est bien ; le durable, c’est utile. Mais on peut aller plus loin : nous devons viser un bilan carbone positif. Et c’est possible… Pas simple, mais possible.

Acheter moins cher permet d’acheter plus souvent… Mais à ce jeu-là les producteurs locaux ont été les grands perdants dans le monde : nous les avons vu peu à peu disparaître dans l’indifférence. Cela a eu pour conséquence de nous rendre dépendants des très grands groupes, alors que la sagesse nous conseille davantage d’autonomie aujourd’hui ».

Sortir des mauvaises habitudes, remettre les bonnes au goût du jour…

Nous avons perdu l’habitude d’envisager nos déchets comme des ressources. C’est d’autant plus dommage que c’est là que se trouve la clé de l’abondance.

La nature ne choisit pas entre vivre et mourir. Chaque destruction porte en elle la semence d’une création nouvelle. C’est pourquoi il faut chercher à accompagner le germe de ce qui peut advenir.

Selon lui, nous n’avons pas à choisir entre une perfection qui serait du côté d’un bien absolu et un mal qui serait tout le reste. Comme, par ailleurs, chacun arrive avec sa propre vision de la perfection (la mondialisation, c’est top, ou le protectionnisme, c’est génial), chercher dans ce sens ne fait qu’alimenter la machine à tensions… et constitue surtout un barrage à la recherche. Nous devons nous focaliser avant tout sur les solutions pour, collectivement, créer un modèle meilleur et plus efficace, plus rapidement et à plus grande échelle.

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Ce que nous apprécions chez lui :

C’est qu’il dérange… Les industriels comme les ennemis des industriels.

En effet, ses alternatives sont tellement innovantes, que la plupart ne les comprennent pas, ou ne veulent pas les comprendre, car cela les obligerait à changer, et donc les condamne.

Gunter Pauli bouleverse les systèmes. On l’a comparé au Steve Jobs de l’écologie, mais, selon nous, cela ne lui convient pas du tout. Ce serait plutôt le Leonard de Vinci de l’écologie, celui qui étudia la nature. Mais un de Vinci qui travaille avec des équipes partout dans le monde.

Sa vision transversale scanne tous les possibles pour créer des solutions absolument originales et plus écoresponsables que les modèles actuels. Gunter Pauli mise sur les algues pour résoudre beaucoup de problèmes énergétiques. Car les algues peuvent produire davantage d’énergie sous forme de gaz que le charbon. Leur productivité est meilleure. On produit des engrais avec du gaz naturel aujourd’hui ; on peut aussi le faire avec des algues. Les USA, par exemple, feraient mieux d’investir dans les algues que dans le gaz de schiste !

L’économie bleue n’est pas anti-capitaliste, son objectif est de remplacer les produits et les services toxiques par des produits et des services vertueux et positifs pour l’humanité.

Gunter Pauli est en opposition avec beaucoup de grands groupes qu’il dérange, mais il travaille avec d’autres grands groupes qui acceptent de changer.

Il ne croit pas qu’un gouvernement puisse, pour des raisons de surpopulation par exemple comme en Afrique, décider du nombre d’enfants que peut avoir une famille. Il en a six, dont un adopté. À chacun de décider, en fonction de la vie et du confort qu’il peut proposer à son enfant. Ce qui est certain c’est que la démographie humaine non maîtrisée est une menace sensible pour les humains eux-mêmes et les écosystèmes naturels.

Gunter Pauli aime la technologie tant qu’elle reste au service de l’humanité…

Ainsi, il invite chacun à surveiller ses datas personnelles en pleine conscience. En effet, les données que nous donnons sont collectées par cinq entreprises dans le monde qui maîtrisent le Big Data et les vendent pour faire de la publicité… Ainsi, elles sont capables d’influencer nos enfants avec plus de pouvoir que nous-mêmes ou même que la télévision désormais…

Déranger pour avancer…

Les modèles défendus par Gunter Pauli peuvent apaiser les conflits internationaux, car ils peuvent recréer de l’abondance. Nous sommes dans les futuribles, des solutions multiples. Nous aurons d’énormes possibilités de changer. Par exemple, il existe cent pays qui produisent du café, dont le prix est bradé. Payer son café Max Haveelar 40 % plus cher que le café classique n’est pas suffisant. Car c’est la torréfaction qui puise le plus de marge. Ainsi aujourd’hui, grâce aux capsules nous payons le café 400 % plus cher directement au producteur, ce qui améliore vraiment sa vie.

Changer de voies, pour trouver de nouvelles destinations…

La logistique est également une grande voie de changement, car, avec des idées simples, on peut faire des économies titanesques tout en rendant les échanges internationaux plus logiques, plus équitables et plus justes.

En agriculture, des voies nouvelles sont aussi en train de s’ouvrir. On peut produire des tomates sous serres en utilisant de l’eau salée grâce à sa condensation qui est justement forte en période aride… C’est un projet que Gunter Pauli a développé en Australie. Il faut rompre avec les logiques du passé.

On peut aussi utiliser le bambou pour remplacer le béton par exemple, et même pour remplacer le coton. Il est possible aussi de fabriquer du papier de pierre, oui de la feuille de pierre, ayant les même qualité que le papier,  en préservant les arbres comme le font un nombre croissant d’entreprises dans le monde.

Viser le bonheur, nourrir l’espoir, s’inspirer de la nature, aider les humains…

Gunter Pauli se bat pour ses enfants. Il a l’habitude d’amener ses enfants au Pôle Nord depuis qu’ils ont dix ans afin qu’ils apprennent, pendant une semaine à ciel ouvert, à se battre et à survivre… Il faut selon lui redéfinir les frontières des sens. Il ne médite pas, mais il écrit sur un tatami, car il vit à la japonaise.

Pour lui, on devrait mettre une nuit en prison tous les spéculateurs du monde et les macro-économistes qui ruinent le monde en oubliant la microéconomie de base, la logique, l’humanité et le bon sens.

Sur le plan des énergies, il faut sortir du nucléaire à 50 ans. C’est une erreur de parcours. La seule énergie qui est vraiment renouvelable est le soleil, l’eau et le vent… Si on a les trois, tout fonctionne ! Cependant, beaucoup de défis techniques sont encore à relever, notamment sur le stockage, et le nucléaire peut être une transition nécessaire, car il est de loin préférable au pétrole et au charbon sur le plan climatique et écologique.

D’après son expérience, la grande solution sera l’hydrogène : 200 kilos d’hydrogène stockent davantage d’énergie que 8 tonnes de lithium… D’autant que le lithium est peut-être recyclable, mais pas durable, les stocks sont en train de fondre dans la monde.

Sa stratégie pour changer le monde, c’est d’inspirer, de montrer l’exemple, de créer des innovations en équipe, de voyager pour découvrir de nouvelles voies, de tester les solutions et de savoir les corriger ou les adapter… Jamais d’imposer. Cela ne sert à rien, juste à créer des rancœurs. Or, il faut continuer de rêver, d’aimer et d’apprendre. C’est cela la vie !

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