Cyril DION
Cyril Dion est un écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste français, né le 23 juillet 1978 à Poissy.
Il est particulièrement connu comme étant l’un des initiateurs et le premier directeur du Mouvement Colibris et le co-réalisateur du film documentaire « Demain » en 2015.
Après une formation initiale en réflexologie plantaire, trois années d’études à l’École d’art dramatique Jean-Périmony et une très courte carrière de comédien, Cyril Dion devient, en 2003, coordinateur de projets pour la Fondation Hommes de parole.
Il participe à l’organisation du congrès israélo-palestinien de Caux en 2003 puis, en 2005 et 2006, des premier et second Congrès mondiaux des imams et rabbins pour la paix à Bruxelles puis à Séville.
Fin 2006, il participe à la création de l’association Colibris qu’il dirige jusqu’en juillet 2013.
En 2010, il conseille et co-produit avec Colibris le documentaire « Solutions locales pour un désordre global » de Coline Serreau.
En 2012, il co-fonde le magazine Kaizen dont il est directeur de la rédaction de mars 2012 à avril 2017, et la collection « Domaine du Possible » aux éditions Actes Sud, qu’il dirige toujours avec Jean-Paul Capitani.
Un activiste climatique responsable…
Il est l’une des figures de proue du mouvement « Climat » qui organise les grandes marches pour le climat à partir de septembre 2018. Il prend notamment la parole lors de la marche du 13 octobre appelant à amplifier le mouvement et à le doter d’une stratégie. Le 4 décembre, il appelle les gilets jaunes à rejoindre les marches pour le climat estimant que :
« Si nous perdons cette bataille, il n’y aura plus de pouvoir d’achat à défendre ou de démocratie à protéger. Il n’y aura que des guerres, des pénuries et une planète invivable. La bonne nouvelle, c’est que la raison pour laquelle la planète est dévastée est la même que celle qui provoque les délocalisations, l’esclavage moderne dans les usines, qui conduit les riches à devenir plus riches et le reste de la population à devenir plus pauvre : un système économique dont l’obsession est le profit, à court terme, à n’importe quel prix, et qui concentre les richesses dans quelques mains. »
Ce que nous apprécions chez lui
C’est qu’il se place entre Pablo Servigne et Gunter Pauli, il dénonce les problèmes de façon humble, il montre les solutions de façon engagée.
C’est, selon nous, une excellente voie : dénoncer et proposer, alerter sans catastrophisme et mettre en lumière les solutions vertueuses possibles.
Ses détracteurs le traitent de Bobo nanti et donneur de leçons, nous, pas du tout.
En effet quand on l’écoute vraiment Cyril Dion reste très prudent, toujours très sympathique, humble. Il ne fait pas la leçon aux gens, il essaie de les comprendre, même ceux qui ne pensent pas comme lui, il pratique une forme d’aïkido très élégant dans la vie et dans ses films. Il sait reconnaître ses torts avec humour, quand il prend l’avion et qu’il dénonce les émissions de CO2 par exemple, mais reconnaît qu’il est encore parfois difficile de s’en passer.
Mettre en lumière les problèmes, mais surtout leurs solutions…
La stratégie de Cyril Dion pour changer les choses est de montrer des solutions, de raconter des histoires d’acteurs engagés qui font du bien, car il pense que c’est la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales que traversent nos pays.
En 2012, Cyril Dion prend connaissance d’une étude, menée par vingt-deux scientifiques de différents pays, annonçant « la disparition possible d’une partie de l’humanité d’ici à 2100 ».
Cette nouvelle fait à peine l’objet d’un traitement de seconde zone dans les médias. Considérant qu’amplifier le concert des catastrophes ne fonctionne pas, il décide de partir, avec l’actrice-réalisatrice Mélanie Laurent et une petite équipe, découvrir « à quoi notre monde pourrait ressembler si nous mettions bout à bout certaines des meilleures solutions que nous connaissons déjà dans l’agriculture, l’énergie, l’économie, l’éducation et la démocratie. »
Villes produisant elles-mêmes leur nourriture et leur énergie, systèmes zéro déchet, entrepreneurs et municipalité créant leur propre monnaie pour empêcher la spéculation et l’accaparement des richesses, peuples réécrivant eux-mêmes leur Constitution, systèmes éducatifs pionniers, ils découvrent partout des femmes et des hommes qui changent le monde. En reliant ces initiatives, ils mettent au jour une nouvelle philosophie, une communauté de pensée entre tous ces acteurs qui ne se connaissent pas. Un nouveau projet de société…
Cyril Dion aime les gens…
En effet, dans la suite du film « Demain » qui s’appelle « Demain et après… Un Nouveau Monde en marche », Cyril Dion s’attache plus que jamais aux héros du quotidien, à ceux qui changent le monde à petits pas, d’abord pour sauver leur famille, leur voisin, leur ville, leur territoire et, par extension, le monde, quand leurs idées sont reprises.
Son engagement auprès des gilets jaunes est significatif à ce sujet. Il a considéré leur mouvement juste et légitime et il s’est engagé avec d’autres intellectuels et d’autres personnalités issues de milieux plus nantis pour porter leurs voix.
Le 13 février 2019, il rencontre Emmanuel Macron avec l’actrice Marion Cotillard et propose au président de mettre en place une assemblée citoyenne pour chercher des solutions sur le référendum d’initiative citoyenne, la transition écologique et la justice fiscale.
L’intelligence collective, le plus puissant levier de changement…
Le 13 avril 2019, il explique, dans une interview au journal Le Monde, pourquoi il pense que seule l’intelligence collective peut apporter des solutions à un problème aussi complexe que la crise climatique. Il s’y montre critique du grand débat national organisé par le gouvernement et estime que :
« Si l’on veut arriver à des résultats partagés par tous, on a besoin de redistribuer le pouvoir et de construire cette complémentarité entre démocratie représentative et démocratie directe. Avec cette assemblée citoyenne, il ne s’agit pas de faire un coup, comme cela a pu être le cas avec le grand débat, mais de démontrer que l’on peut intégrer ces mécanismes dans nos démocraties de façon permanente. »
Une personnalité à suivre…
Dans l’étude de la collapsologie et des sciences de prévention, de préparation, et de réaction aux grandes catastrophes, nous pensons que Cyril Dion est un excellent ambassadeur de ce qu’il faut faire et de l’esprit dans lequel il faut se mettre pour regarder l’avenir avec lucidité et pragmatisme.
Comme nous le pensons à l’académie, nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve : entre le meilleur et le pire, tout est encore possible. La crise écologique globale est peut-être une crise salutaire pour réveiller les consciences, mais peut-être aussi le glas qui sonne avant la grande catastrophe… Dans tous les cas, miser sur les acteurs, les inventeurs et les talents bienveillants qui font déjà du bien autour d’eux, qui cherchent des solutions chaque jour, est probablement le meilleur choix à faire pour sensibiliser et inspirer les autres à devenir des êtres humains responsables. C’est ce que fait Cyril Dion.
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