Espérer le meilleur, vous préparer au pire

Philippe BIHOUIX

Philippe Bihouix, né le 17 novembre 1971, est ingénieur centralien, auteur d’essais sur les questions environnementales. Spécialiste de l’épuisement des ressources minérales et promoteur des low-tech, il est membre du conseil d’administration de l’Institut Momentum.

Nous apprécions son approche.

Car Philippe Bihouix a une approche concrète et systémique d’une technologie dont il est passionné, mais à qui il ne voue aucun culte, surtout lorsque celle-ci contribue à appauvrir toute notre planète pour faire la richesse d’une poignée de privilégiés, souvent de la Silicon Valley.

Il pense qu’il serait bon de repenser la technologie afin de tendre vers une technologie qui intègre son impact environnemental pour éviter un monde où seules les machines pourront vivre mais plus leurs créateurs…

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Ce que nous apprécions chez lui : 

C’est qu’il n’a pas la langue de bois et ose dire que la « croissance verte est une mystification absolue ». Cependant, ne pas avoir de langue de bois ne veut pas dire que l’on n’est pas écologique, mais plutôt qu’il porte une vision scientifique et lucide de l’écologie systémique.

Auteur de L’âge des Low Tech : vers une civilisation techniquement soutenable, l’ingénieur Philippe Bihouix alerte sur l’épuisement croissant des ressources de métaux. Et souligne que, en raison de leurs besoins en métaux rares, les énergies dites naturelles ou renouvelables ne sont pas la panacée : une énergie illimitée et propre est un mythe, il faut… économiser, recycler, relocaliser.

Regarder le monde par les yeux digitaux de ses technologies…

Il n’est pas catastrophiste et pense qu’il ne faut pas crier au loup en annonçant, par exemple, que tout va s’effondrer avant 2030…

Certes, les ressources ne sont pas illimitées, mais le progrès a apporté beaucoup d’avantages dont nous n’avons même plus conscience. Il faut en priorité supprimer les mauvais usages du gaspillage et de l’égoïsme industrialisé, mais il faut essayer de sauver notre modèle tant qu’il reste humain et éclairé.

Selon lui, les catastrophes vont davantage provenir de super virus que d’effondrements longs auxquels nous pourrons nous préparer, ou bien naître de la finance qui danse sur les bords d’un volcan depuis trop longtemps, ou bien encore découler d’évolutions sociétales telles que décrites dans le livre « L’Archipel français », décrivant un pays dont l’identité se disloque, qui implose faute de vision et de valeurs partagées. L’actualité en apporte hélas la preuve tous les jours…

L’effondrement ne viendra pas du manque de ressources…

On peut survivre sans écran tactile par exemple, et face à des pénuries, nous pourrons trouver des substituts, même pour fabriquer des smart phones. On trouve en effet moins de deux euros de métaux rares dans un smart phone… Le prix d’un smart phone ne dépend donc pas de ce qu’il y a dedans…

Plus qu’un effondrement, Philippe Bihouix imagine une descente lente, voire un effritement de nos sociétés.

Concernant le pétrole, 30% de l’usage de la voiture est consacré à un usage de loisir… Donc si les prix augmentent, il y aura des ajustements de comportement et de consommation, ou bien contraints, ou bien mûris.

Dans un autre domaine stratégique, celui de l’alimentation, nous savons que 70% des céréales nourrissent les animaux… Si l’on mangeait deux fois moins de viande en France, par exemple, on libérerait des millions tonnes de céréales. On pourrait donc diminuer les rendements pour tendre vers une agriculture plus responsable… D’autant que l’on peut cultiver en permaculture sans perdre de rendements, alors que ceux de l’agriculture extensive, eux, baissent.

Un optimiste prudent ou un pessimiste constructif…

Avec des personnalités comme Jean-Marc Jancovici ou Aurélien Barrau, il incarne une vision à la fois humaine, scientifique et prudente, à l’inverse des Cornucopiens, ces futurologues qui estiment que les innovations technologiques permettront à l’humanité de subvenir éternellement à ses besoins matériels, eux-mêmes considérés comme sources de progrès et de développement.

Autre exemple, comme le dit Philoppe Bihouix, on pourrait nettoyer les océans de plastique. Cependant comme le fond des océans est jonché de résidus microscopiques, cela ne réglerait pas le problème… Or, pour qu’il y ait moins de plastique, il faut, avant de nettoyer, arrêter à la source de production des plastiques, à savoir nos mauvaises habitudes et notre consommations de gadgets inutiles. D’autant que nous pouvons substituer aux matières plastiques, des matières naturelles, plus nobles et réutilisables.

La question est de savoir si les gens sont prêts à changer de société ? Si notre économie peut résister à une forme de décroissance nécessaire ? Pourrait-on, par exemple, arrêter l’artificialisation des sols (10% du territoire sont déjà recouverts de béton) ? Et comment gérer les démocraties vieillissantes des pays riches face à la démographie non régulée et irresponsables de certains continents ? Comment rendre nos objets durables sans ruiner nos entreprises ? Quel État décidera de baisser son PIB au risque de déstabiliser le service de la dette ?

Autant de questions qui se bousculent et que nous devons nous poser très rapidement en essayant de renouer avec la notion d’un progrès au nom duquel on nous a beaucoup dupés depuis un demi-siècle et qui semble justement être la cause de nombre de nos soucis aujourd’hui.

Philippe Bihouix aime se poser les bonnes questions pour nous en étudiant toutes les dimensions de nos sociétés complexes et interconnectées, sans préjugés, sans  idéologie, et même sans espoir excessif. Selon lui, nous devons collectivement changer nos points de référence pour recréer de l’espérance. Sinon…

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