Espérer le meilleur, vous préparer au pire

LE PLUS GRAND DÉFI DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ

Un excellent essai très lucide de Aurélien Barrau cosigné par 200 personnalités et scientifiques !

Présentation de l’éditeur :

Écologie : il faut agir maintenant, il n’est pas trop tard pour éviter le pire !
La question écologique engage notre survie. Elle ne peut pas être considérée comme secondaire.
 » La vie, sur Terre, est en train de mourir. L’ampleur du désastre est à la démesure de notre responsabilité. L’ignorer serait aussi insensé que suicidaire.Plus qu’une transition, je pense qu’il faut une révolution. Et c’est presque une bonne nouvelle.Ce livre fait suite à l’appel, signé par 200 personnalités, que l’actrice Juliette Binoche et moi avons lancé dans le journal Le Monde du 3 septembre 2018. « 

Collapsologie Académie, on presse notre planète

Résumé commenté :

Ce livre démarre sur le constat implacable de l’écocide en cours.

Nous consommons littéralement notre droit à la vie sur Terre en surexploitant ses ressources, qu’elles soient fossiles, minérales, végétales ou animales (humains inclus). Le foisonnement de chiffres (hélas non référencés en fin d’ouvrage) pour témoigner de l’ampleur de la catastrophe ouvre les yeux des plus aveugles.

Il faut bien ça – et il s’agit de données réelles – pour prendre conscience de l’urgence de la situation.
Face au défi éminemment vital avéré, que faire?

Aurélien Barrau fait un tour d’horizon non exhaustif des différentes évolutions envisageables en distinguant l’échelle individuelle et politique, mettant en exergue leurs forces et faiblesses pour conclure à l’évidence d’un changement global. À voir le bilan mondial de consommation, il est clair qu’au moins le gaspillage pourrait être endigué en bien des domaines. C’est à la fois le pouvoir du consommateur en tant qu’individu et des Politiques en tant que Législateur de tracer la voie vers un monde plus responsable et surtout humainement vivable.

Or ce changement ne peut advenir dans notre société occidentale droguée à la croissance basée sur l’avidité et sur le pillage des ressources. Par exemple, le poisson que l’on pêche gratuitement pour le revendre, n’est-il pas un bien commun de l’humanité ? De quel droit un petit nombre d’individus pillent les océans pour faire du profit tout en ruinant les écosystèmes marins ? Sans limitation, l’avidité n’en a pas, et cela vaut dans tous les domaines.

Aurélien BARRAU est un brillant scientifique, mais même un enfant comprendrait qu’une société basée sur la croissance constante n’a pas d’avenir dans un environnement fini comme la Terre.

Sauf à miser sur des services qui viseraient à réparer, à nettoyer et à réenchanter notre planète… Le chantier pourrait donner du travail et de l’espoir à plusieurs générations… Ce qui n’est pas vraiment évoqué dans le livre, mais ce que nous pensons être une voie pertinente au sein de notre académie.

Selon Aurélien Barrau, un changement de modèle vers un écologisme économique serait donc une voie nécessaire – sans tomber dans la dictature verte ! – et passerait par un changement de paradigme sociétal plus juste, plus équitable, plus scientifique, plus démocratique et donc plus objectif et plus durable.

La concurrence constante entre les peuples et leurs nations, et même au sein même des organisations commerciales ou non, est autodestructrice sur le plan psychologique, sociétal et humain (héritage des premiers grands industriels ou financiers ayant fait une interprétation erronée du Darwinisme, car en réalité dans la nature, ce n’est pas le plus fort qui survit, c’est le plus intelligent, le plus adaptable, le plus résilient et le plus coopérant, cf. l’épigénétique).
Donc, et même les libéraux sont d’accord là-dessus, on ne sauvera pas la vie sur Terre à l’aide du Capitalisme financier, devenu une forme faussement rationnelle de folie collective vouée à la spéculation confiée à des robots pour 95%, et dont la Mecque se trouve à Wall Street.

Selon l’auteur, on ne sauvera donc pas la vie sur Terre et les sociétés humaines sans une (r)évolution profonde, sans retrouver les racines du vivre-ensemble : le partage.

Hélas, le livre n’explique pas bien les bases de ce partage : partage du travail, des responsabilités, des problèmes… ? Car sans des règles simples et universelles, nous risquons de tomber dans l’éternel combat entre les cigales et les fourmis : ceux qui restent au lit ou sur leur canapé à regarder Netflix demandant au bout d’un moment à ceux qui se sont levés, de partager le fruit de leur travail sous forme d’impôt au titre de la justice sociale, ou de pension retraite alors qu’ils n’auront jamais travaillé pour le système…

En général, c’est toujours là que cela coince au niveau de la théorie économique.

Le livre termine sur un petit chapitre de foire aux questions très judicieux qui permet à Aurélien Barrau d’approfondir son point de vue sur certains sujets, mais surtout de répliquer aux objections courantes le concernant personnellement (comme sa Rolex…) ou indirectement, aussi bien qu’infirmer tous les doutes les plus optimistes au sujet de l’effondrement en cours.

Le livre finit sur épilogue philosophique qui fait réfléchir longtemps. Car la pensée d’Aurélien BARRAU se rapproche à bien des égards de la pensée libertaire, tel qu’il le mentionne lui-même, mais aussi de quelque chose qui rappelle la « Pensée complexe » d’Edgar MORIN, ce qui confère à l’ouvrage une bienveillance et une force durablement persistantes.

Nous vous invitons à commander ce livre chez votre libraire de quartier ou de village…

Si vous n’avez pas de librairie à proximité, voici un lien pour vous le faire livrer chez vous :

Notre avis engagé :

Un très bon livre, bien écrit, et surtout qui, pour la première fois, parle enfin du changement de paradigme qui sera nécessaire pour survivre à cette crise de transformation. On nous présente toujours les changements à implémenter dans nos vies comme des retours en arrière, des reculs, quasiment des défaites, alors que Aurélien Barrau les décrit pour ce qu’ils sont : des chances de changer nos vies pour un monde meilleur ici même.

Il est trop tard pour ne rien changer, donc pourquoi hésiter à changer, à déconstruire et reconstruire dans la joie ? Pour une fois que le constat est accompagné d’un sourire et d’une volonté de plaisir, ce serait dommage de se priver de lire ce petit livre.

Cependant, nous ne pensons hélas pas que la transition se fera dans la joie…

Si son constat est vrai, et il l’est sur le plan scientifique, évoquer la joie nous semble déplacé ou suicidaire, voire irresponsable. Cela éteint presque de facto le caractère urgent de son cri d’alarme… Une erreur déjà commise par Pablo Servigne ; je vous annonce la fin du monde, mais c’est cool finalement, nous devons l’accepter. Non, nous ne devons pas accepter l’effondrement !

Sans cultiver l’alarmiste stérile ou un catastrophisme béat, c’est probablement à cause de ce discours –  jugé à la fois trop alarmiste par les anti-collapsologues qui nient l’urgence, pas assez offensif par la Deep Green Résistance qui combat le système « Capitalo Carnivore », ou trop sinistre par le gros de la population qui préfère nier les problèmes, – c’est peut être à cause de ce ton donc, presque trop intelligent, tempéré et responsable, que l’opinion n’est pas assez sensible aux risques qui se profilent à l’horizon, et refuse en bloc le modèle de transition que la plupart des « collapsologues » nous proposent, sur le ton :  » Le coup de l’élevage de chèvres dans le Larzac, on l’a déjà fait à nos parents dans les années 70, et même s’ils étaient des précurseurs, ce modèle jugé ringard et caricatural, n’a fait envie à presque personne. »

C’est probablement pour cela que, même si les populations « développées » sont conscientes qu’il faut changer de modèle, pour éviter le syndrome de l’île de Pâques, l’homme de la rue, le père ou la mère de famille, les gens qui se lèvent tous les matins pour subvenir aux besoins de leur foyer, eux, ne souhaitent pas se faire pousser les cheveux ou la barbe, se couvrir de tatouages ethniques, faire leurs besoins dans de la sciure, vivre en tribus hallucinées et renoncer à notre civilisation. Ils veulent juste corriger les abus de nos modes de vie mortifères de façon responsable et sauver leurs enfants…Sans trop savoir encore comment…

Donc, si le constat éco-scientifique d’Aurélien Barrau est sans appel, nous le validons, son modèle social de survie, de dépassement, de résilience peut sembler trop idéaliste, voire trop poétique pour 90% des sociostyles classiques qui représentent la population française.

Cette appel inspiré à l’idéal est d’autant plus étonnant pour un scientifique comme lui, que la science et les biotechnologies offrent déjà des centaines de solutions concrètes qui ne demandent qu’à être appliquées et donc nous aurions aimé qu’il nous parle : Moteur à hydrogène, fusion nucléaire (on en est où?), tissus écologiques, papier de pierre… Des solutions possibles pour peu que les lobbies industriels qui les enterrent sciemment soient déjoués.

En tous cas, le travail d’Aurélien Barrau est admirable, son livre est à lire absolument, sa position éclairée est selon nous la bonne voie à suivre, et ses qualités humaines comme scientifiques sont exemplaires à nos yeux.

Merci Aurélien Barrau !

Sa petite biographie :

Aurélien Barrau est astrophysicien au CNRS et professeur à l’université Grenoble-Alpes. Membre honoraire de l’Institut universitaire de France, lauréat de plusieurs prix scientifiques et docteur en philosophie, il est l’auteur d’une centaine d’articles de recherche et d’une dizaine d’ouvrages grand public.

© Franck Sallaberry pour L’Académie de Collapsologie.

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