Espérer le meilleur, vous préparer au pire

Hervé GARDETTE

Photo : © Christophe Abramowitz pour Telerama.

Hervé Gardette est un esprit éclairé, ce qui est crucial en période climatique plutôt sombre. Ce Jean Pic de la Mirandole moderne fait partie de ces hommes inspirés des lumières, auxquels Steven Pinker fait référence dans son dernier ouvrage, qui apportent en souriant le feu prométhéen à leurs contemporains.

Depuis la rentrée, Hervé Gardette fait sa Transition écologique à la fin des Matins de France Culture.

Il a inventé avec sa chronique une sorte de journalisme journalisme Gonzo écologique en nous proposant une sorte de mise en abîme qui nous fait paradoxalement prendre de la hauteur.

Ainsi, chaque matin, il nous met face à nos paradoxes d’êtres humains qui tentent de devenir des citoyens terriens responsables tout en restant des consommateurs égoïstes et en tenant des discours pleins de bien-pensance et de bonnes résolutions : je trierai mes déchets, je mangerai moins de viande, j’achèterai une voiture électrique… Mais en attendant, je fais l’inverse, passe moi une bière !

Ainsi, dans sa chronique, dont vous pouvez trouver les brillants podcasts ici, il interroge son itinéraire, parfois ses errances personnelles dans le labyrinthe vert conduisant vers plus de vertu écologique ; mais surtout, il met en valeur les initiatives intelligentes qui ont pour objectif de sauver une planète que nous menaçons faute de probité et de courage.

À travers ce journaliste éclairé nous rendons hommage à Radio France qui depuis sa grille de rentrée 2019 met l’écologie, la planète, la collapsologie, les risques d’effondrements, les sciences vertes, au cœur de ses émissions : un honneur pour le service public.

Rien que pour cela, cela fait (presque) plaisir de payer sa redevance ; )

Bravo donc à Hervé Gardette, grâce à lui nous avons chaque jour une piqûre de rappel émeraude qui nous empêche d’oublier que même bien confortablement assis dans notre voiture, dans notre canapé ou sur la cime de notre prétendue invincibilité, notre civilisation roule droit vers sa perte : un mur de déchets dans lequel elle risque de s’écraser en carburant beaucoup trop vite, en refusant l’évidence qui s’annonce de l’autre côté du pare-brise et, qui plus est, en klaxonnant avec colère ou peur comme si cela suffirait à faire disparaître les menaces monstrueuses auxquelles nous avons donné naissance dans nos laboratoires…

Au-delà de tout cela, les vibrantes chroniques d’Hervé Gardette nous rappellent, surtout, que la première des pollutions est celle qui menace notre courage, notre instinct de survie planétaire et notre esprit critique… Et que seul un nouvel héroïsme collectif nous sauvera de nos vieux égoïsmes individuels !

© Collapsologie Académie

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