Espérer le meilleur, vous préparer au pire

Comment tout peut s’effondrer…

Le livre de Pablo Servigne et de Raphaël Stevens qui a lancé le mouvement de la collapsologie en France !

Nous vous invitons à commander ce livre chez votre libraire de quartier ou de village…

Si vous n’avez pas de librairie à proximité, voici un lien pour vous le faire livrer chez vous :

Slide tirée du documentaire L'Effondrement de notre civilisation indutrielle réalisé par Absol

Résumé commenté :

Ce livre est magistral, car il est très polémique.

Il y a ceux qui trouvent l’auteur approximatif et excessif…

Ceux-là vous diront que « sur la thèse principale du livre tout d’abord, il n’y a rien de bien neuf : l’essentiel du livre est connu et diffusé depuis les années 1970 avec le rapport Meadows.

Que l’on ne peut pas dire que l’on découvre beaucoup de choses ! Sur la méthode, cela pose problème. Trop d’affirmations pas assez étayées par des études solides. Les références sont souvent partielles et allant toujours dans le même sens, celui de l’auteur bien évidemment.

Que sur l’épuisement pétrolier, par exemple, sujet traité en 2 ou 3 pages alors que la question du pic pétrolier est très complexe, dépendante des technologies, des prix… Rien n’est abordé, alors que les mutations en cours sont pourtant considérables, et que monsieur Jancovici, sur son site, est beaucoup plus sérieux sur ce sujet du pic pétrolier.

Beaucoup de reproches également imputables aux détracteurs

Que rien n’est dit sur toutes les nouvelles technologies qui sont en développement pour apporter des solutions, car l’auteur part du principe que la technologie ne pourra pas être une réponse.

Et que la conclusion est curieuse pour un scientifique quand on sait que tous les progrès humains ont été apportés par l’innovation technologique. L’auteur cherche-t-il à faire ou se faire peur avec de tels excès ?

La thèse de la fin de notre monde est en effet annoncée à relativement brève échéance. Comment être aussi affirmatif lorsque l’on n’a fait qu’effleurer le sujet sans faire un vrai tour du monde des évolutions et solutions en cours de développement ?

Un tel travail, s’il était mené sérieusement, dépasserait d’ailleurs totalement les capacités d’un seul auteur et relèverait du travail d’une grosse équipe. Enfin, les compétences personnelles de l’auteur peuvent aussi être questionnées, n’étant en effet ni économiste, ni physicien, ni chimiste, ni spécialiste des énergies… Un tel sujet mérite une étude d’une autre ampleur et des conclusions autrement plus étayées.

Et puis, il y a ceux qui adorent et pour qui ce livre a changé la vie…

Ces lecteurs, les plus nombreux, vous diront qu’ils ont lu le livre plusieurs fois, que les auteurs les ont aidés à ouvrir les yeux, à sortir de la matrice, à prendre conscience du danger pour leurs proches.

Ils vous expliqueront qu’ils ont compris que nous sommes confrontés à des problématiques environnementales : énergétiques, climatiques, géopolitiques, sociales et économiques qui ont toutes franchi un point de non-retour. Et que ces crises sont interconnectées dans un monde systémique…
Notre “monde” va s’effondrer, c’est inéluctable. Reste à savoir quand, à quel rythme et, surtout, à envisager l’après… Nous sommes sûrs d’au moins quatre points :
1. La croissance physique de nos sociétés va cesser dans un futur proche, car nos ressources sont limitées.
2. Nous avons altéré l’ensemble du système Terre de manière irréversible,
3. Nous allons vers un avenir instable dont les perturbations se répondront à un rythme croissant.
4. Nous sommes donc face à des effondrements globaux pour lesquels nous n’avons pas de solutions.

Un paradoxe parmi bien d’autres est que notre société ultra médiatisée se nourrit de catastrophes en tout genre au quotidien, mais semble incapable d’évoquer explicitement les effondrements qui viennent.

Pire, les “collapsologues” passent pour des… Catastrophistes !

Et malgré les avertissements du GIEC, et les preuves scientifiques qu’ils apportent depuis quarante ans, on les accuse d’être fantaisistes, approximatifs, non rigoureux. Tandis que leurs détracteurs, eux ; pourtant des gens souvent intelligents ; n’apportent aucune donnée pouvant justifier leur immobilisme, leur nihilisme et leur cécité vis-à-vis des problèmes qui menacent chaque jour l’humanité !

Observez comment les sceptiques démolissent et se moquent de Greta Thunberg afin d’éviter les problèmes réels qu’elle dénonce. Selon eux Greta Thunberg serait atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Souvent, elle oscillerait entre une dépression aiguë et une excitation frénétique.

Mais n’est-ce pas là le syndrome qui agite notre monde bipolaire justement ? Greta Thunberg est malade et souffre comme le monde. C’est justement pourquoi elle met les États devant leurs responsabilités devant l’avenir, des gouvernements gérés par des seniors qui seront morts quand tout va commencer à dégénérer et que les nouvelles générations devront subir…

Face aux sceptiques…

Dans ces conditions, face aux sceptiques les plus durs, conscients qu’ils ne peuvent rien “prouver” par anticipation, Pablo Servigne (docteur en biologie et ingénieur agronome tout de même…) et Raphaël Stevens, nous rappellent qu’en collapsologie ; comme souvent en prospective du reste ; c’est l’intuition, nourrie par de solides connaissances et le croisement des données, qui est primordiale.

Rappelons qu’Einstein, et de très nombreux savants de renom ont souvent expliqué qu’ils se laissaient guider par leur intuition dans leurs recherches, même mathématiques : c’est la base de la sérendipité.

Souvenons-nous par exemple qu’après le 11 septembre, nous avons vécu une sorte d’irruption du possible dans l’impossible. La catastrophe (comme l’oeuvre d’art d’ailleurs) ne devient possible que rétrospectivement. Et c’est bien ce biais cognitif qui est notre problème.

C’est pourquoi les auteurs nous rappellent que, pour prévenir la catastrophe, nous avons besoin de croire en sa possibilité avant qu’elle ne se produise. C’est d’ailleurs aussi la thèse de Nassim Nicholas Taleb dans son brillant essai Le Cygne noir.

Selon eux “L’effondrement est certain, et c’est pour cela qu’il n’est pas tragique. Car en disant cela, nous venons d’ouvrir la possibilité d’éviter qu’il ait des conséquences catastrophiques”, nous créons une boucle de rétroversion.

Cependant, même avec de la bonne volonté, les défis seront colossaux…

La trop forte stratification sociale qui produit de nouvelles castes dirigeantes ultra-privilégiées et quasi invulnérables, rend difficilement évitable un effondrement de civilisation. En effet dans un monde contrôlé par 5% de la population, et dans lequel les leaders les plus influents des pays les plus évolués sont souvent humainement sous-évolués ; Trump, Poutine, Bolsonaro, Kim Jong-un, Abdallah ben Abdelaziz al-Saud, Bachar al-Assad, Robert Mugabe, Islom Karimov…) ; l’espoir ne pourra venir d’en haut.

Réduire les inégalités sociales et contrôler la démographie, voilà les axes majeurs qui pourraient atténuer l’impact au moment du choc. Cependant on sait bien qu’il est dans l’essence du capitalisme productif de chercher les conditions d’une croissance sans fin qu’il met au service de l’accumulation et du profit d’une minorité… Sans fin, car il est incapable d’imaginer une croissance vertueuse au service de tous, sans la caricaturer sous les traits d’un monde hippie ou sans agiter l’épouvantail de l’échec, bien réel c’est un fait historique, des systèmes communistes.

Par effondrement, on entend chute ou déclin — chez les historiens et les archéologues notamment.

Cependant, Pablo Servigne choisit pour conclure la définition d’Yves Cochet, plus adaptée à notre temps : “processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis, à un coût raisonnable, à une majorité de la population par des services encadrés par la loi”.

Les auteurs nous expliquent en citant les travaux de Dmitry Orlov qu’il existe cinq stades d’effondrement par ordre croissant de gravité : financier, économique, politique, social, et enfin culturel — la perte d’humanité.

L’utopie semble du coup avoir changé de camp.

En effet, Pablo Servigne & Raphaël Stevens nous expliquent qu’est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. Ce qui est une belle révérence…

Le réalisme, au contraire, consiste à “mettre toute l’énergie qui nous reste dans une transition rapide et radicale, dans la construction de résilience locale, qu’elle soit territoriale ou humaine”.

Heureusement, leur cri d’alarme commence à réveiller les consciences à tous les étages. Il était temps, la route sera longue, alors ne tardons pas à nous mettre en chemin…

Sa petite biographie :

Hubert Reeves, né le  à Montréal, est un astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste québécois.

Ayant commencé sa carrière en tant que chercheur en astrophysique, il pratique aussi la vulgarisation scientifique depuis les années 1970 et s’avère aussi un militant écologiste depuis les années 2000.

Hubert Reeves auteur de Mal de Terre

Hubert Rives Collapsologie Académie
© ISA HARSIN/SIPA Pour Sciences et Vie

© Franck Sallaberry pour L’Académie de Collapsologie.

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